OPUS III - EXPOSITION COLLECTIVE

« De nombreux souvenirs affluaient à sa mémoire.»

Musée des Beaux-Arts de Rouen Musée Le Secq des Tournelles Rouen
Du 11 juin au 19 septembre 2021

Dans cet Opus III de La clairière d’Eza Boto, conçu pour le Musée des Beaux-Arts de Rouen, le directeur artistique Yves Chatap invite John Akomfrah, Malala Andrialavidrazana et Ndary Lo à  imaginer des réalités dans lesquelles la représentation et la perception de l’espace-temps deviennent le lieu de dévoilement de la complexité de nos identités.  John Akomfrah associe archives, sons et textes dans ses oeuvres filmiques pour nous faire voyager dans un univers où mémoire, postcolonialisme, temporalité et esthétique forment un réseau interdépendant idoine à rendre compte de la mondialisation. Dans un style poétique, il nous révèle la nécessité de prendre en compte la polyphonie des histoires individuelles ou collectives. En utilisant des planisphères comme point de dèpart, Malala Andrialavidrazana s’accorde à  révéler dans ses oeuvres le statut de la carte comme outil privilégié de connaissance par ses qualités d’appréhension et de captation des problématiques issues d’un monde en mutation. Quant à  Ndary Lo, le sculpteur souhaitait se libérer d’un art et le rendre accessible à  tous. Fort de la spiritualité de ses créations, il apporte une nouvelle vision du sacré à  travers une proposition de sculptures. En marge des modes et des courants artistiques, le travail de Ndary Lo se veut à  la fois mystérieux, intime et universel. Au-delà  des références géographiques et culturelles, ce chapitre de Promenades dans la Clairière d’Eza Boto interpelle face aux crises fondamentales que nous traversons. John Akomfrah, Malala Andrialavidrazana et Ndary Lo invitent à  décoloniser notre regard, à  revoir certains stéréotypes idéologiques et esthétiques.

Artistes

JOHN AKOMFRAH (GHANA/UK)

MALALA ANDRIALAVIDRAZANA (MADAGASCAR/FRANCE)

NDARY LÔ (SENEGAL)

JOHN AKOMFRAH (GHANA/UK)

Les oeuvres filmiques de John Akomfrah, artiste, réalisateur, écrivain et scénariste anglais, sont reconnues parmi les plus rigoureuses réflexions sur la culture de la diaspora noire en Angleterre et dans le monde. Son travail a d’abord émergé avec le Black Audio Film Collective (1982–1998), groupe dont il est membre fondateur, créé en réponse au climat de racisme et de brutalités policières rendu visible par les émeutes de Brixton en 1981. Ce groupe de jeunes artistes anglais.e.s, noir.e.s et issu.e.s de diasporas, a contribué à faire émerger de nouvelles voix dans le cinéma anglais et à repenser le documentaire en employant un ton poétique et des expérimentations de montage mêlant archives, interviews et collages sonores.

MALALA ANDRIALAVIDRAZANA (MADAGASCAR/FRANCE)

Malala Andrialavidrazana (vit et travaille à Paris, France) fait du voyage et de la rencontre un mode de recherche permanent. Dès le début des années 1990, l’artiste développe une étude de type anthropologique liée aux rites et à la mémoire. Elle examine par exemple les typologies des espaces funéraires malgaches. L’architecture fait partie intégrante de sa formation visuelle et conceptuelle. L’habitat, sous toutes ses formes, traduit en effet le fonctionnement d’une personne, d’une famille, d’une société. Les oeuvres de M. Andrialavidrazana génèrent ainsi des mouvements entre l’individuel et le collectif. Par la photographie, son médium de prédilection, elle engage un rapport plastique au monde qu’elle tente de saisir et de comprendre par l’expérience.

NDARY LÔ (SENEGAL)

Né en 1961 à Tivaouane au Sénégal, Ndary Lo étudie l’anglais puis suit une formation à l’École nationale des beaux-arts de Dakar. Pour créer ses premières sculptures, il récupère des ossements, des têtes de poupées et des capsules en plastique multicolores pour leur donner une nouvelle vie. Il représente des familles de marcheurs élancés et filiformes qui rappellent les bronzes d’Alberto Giacometti. Le motif de l’arbre, symbole de vie et de lutte contre la désertification apparaît souvent dans son travail, tout comme celui des bras ouverts, geste qui évoque à la fois la prière et le remerciement. En 2008, il réalise La Muraille verte qui remporte le Grand Prix de la Biennale de Dakar. Le sculpteur est décédé en 2017.